« Vue de l’obélisque appelé Aiguille de Cléopâtre et de la tour dite des Romains, prise du sud-ouest ». Aquarelle et pierre noire, François-Charles Cécile, correspond à Description de l’Égypte, Antiquités, Planches, tome 5, pl. 32

Mentionnés dans de nombreux récits de voyage, ces monuments ont été abusivement attribués à Cléopâtre. En vérité, sur chacune des quatre faces, une colonne de hiéroglyphes indique que Thoutmosis III les a fait ériger vers 1439 av. J.-C. pour orner le temple de Rê à Héliopolis. 1 500 ans plus tard à Alexandrie, Octave Auguste renverse Cléopâtre et Marc Antoine, et construit un temple qui sera dédié au culte impérial. En 13 av. J.-C., il fait venir les deux obélisques d’Héliopolis pour les ériger à l’entrée de ce sanctuaire (1). Ce dernier est détruit trois siècles plus tard, mais les aiguilles de granite restent en place. Au cours du Moyen Âge, l’une des deux cède et s’effondre.
Le 8 juillet 1798, les résultats des fouilles menées sous la direction de Conté au pied de l’obélisque encore dressé, sont reportés sur un croquis. Ce document constitue le premier relevé de fouilles archéologiques jamais réalisé en Égypte. Un peu moins d’un siècle plus tard, ces obélisques quittent Alexandrie pour la Grande-Bretagne (Londres) et les États-Unis (New York) (2).

Extrait du « Plan de la ville et des ports d’Alexandrie ». Aquarelle, [Louis-Jacques Bourgeois], ca 1799, 1/4 000

Vue de l’Aiguille de Cléopâtre transportée à New York City en 1881 et érigée dans Central Park, février 2016, Archives CEAlex

« Élévation de l’obélisque de Cléopâtre », Charles Norry, Relation de l’expédition d’Égypte, suivie de la description de plusieurs des monuments de cette contrée, et ornée de figures, Paris, 1799

Vue de l’Aiguille de Cléopâtre transportée à Londres en 1877 et érigée sur Victoria Embankment , février 2016, Archives CEAlex