Le jardin de l’ex-Consulat britannique

Accolé à l’hôpital gouvernemental Al-Miri, le site du jardin de l’ancien consulat britannique a été, dans les années 1990, inclus dans le projet d’extension de l’hôpital, qui touchait le jardin sud du consulat. Les premiers travaux de décaissement ayant touché et détruit des structures archéologiques, le Ministère des antiquités de l’Égypte a demandé au Centre d’Études Alexandrines d’intervenir. Une série d’opérations archéologiques d’urgence ont été réalisées en 1994, puis en 1995-1997, sous la direction de Christophe Requi, alors que le terrain avait été déjà préparé pour la construction avec un grand nombre de piliers de béton. La parcelle fouillée n’est pas située le long d’un axe principal mais à l’intérieur d’un îlot. Elle se situe à proximité de l’intersection des rues antiques R3 et L3, et à une centaine de mètres au nord du site du Cricket Ground. Les fouilles ont révélé les niveaux hellénistiques d’un quartier résidentiel aménagé en terrasses comprenant plusieurs maisons décorées de mosaïques et de peintures murales.

La parcelle sud, engagée dans la berme, n’a pu être fouillée qu’en partie. Deux maisons l’occupaient. La fouille de la maison sud-est (dite Maison à la rosace) a révélé 4 pièces conservées, dont un andrôn, une salle de banquet, de 21,8 m2 au sol recouvert d’une mosaïque de galets comportant une rosace en son centre. Le contexte stratigraphique permet de dater cette pièce de façon assez précise, aux environs de 315-300 avant J.-C. Il s’agit donc d’un ensemble doublement exceptionnel pour Alexandrie, par l’association assurée d’un pavement avec le décor mural correspondant, et par sa datation à la fois fondée sur des critères stratigraphiques, et haute dans la chronologie de la ville.

Plusieurs dépôts de céramique provenant des niveaux les plus anciens, en connexion avec les premiers sols bâtis sur le substrat rocheux ont permis de révéler le mode d’approvisionnement et d’emploi de la vaisselle céramique des premières générations d’Alexandrins.


Pour en savoir plus

J.-Y. Empereur, « Alexandrie (Égypte).  Le jardin du Consulat britannique », Bulletin de Correspondance Hellénique 119, 1995, p. 747-750.

J.-Y. Empereur, « Alexandrie (Égypte). Le jardin de l’ex-Consulat britannique  », Bulletin de Correspondance Hellénique 121, 1997, p. 838-841.

J.-Y. Empereur, « Alexandrie (Égypte). B. Le jardin du consulat britannique », Bulletin de Correspondance Hellénique 122, 1998, p. 619-621.

E. Fragaki, A.-M. Guimier-Sorbets, « Un fragment de corniche peinte hellénistique à Alexandrie », Études Alexandrines 31, Alexandrie, 2013, p. 127-134

A.-M. Guimier-Sorbets, « Chantier de l’ancien Consulat britannique (Alexandrie). Un andrôn alexandrin : architecture, mosaïque et peinture », in M.-D. Nenna (éd.), Alexandrina 5, Études Alexandrines 50, 2020

C. Harlaut, « Aux origines d’Alexandrie et de sa production céramique », in C. Harlaut, J.W. Hayes, Pottery in Hellenistic Alexandria, Études Alexandrines 45, Alexandrie, 2018, p. 9-159.

P. Rifa Abou el-Nil, G. Cankardeş-Șenol, C. Harlaut, A.K. Şenol, « Chantier de l’ancien Consulat britannique (Alexandrie). Fouille du radier de la mosaïque à la rosace et données chronologiques », in M.-D. Nenna (éd.), Alexandrina 5, Études Alexandrines 50, 2020.