SOMMAIRE DE L’EXPOSITION         

ANTIQUITÉ                      MOYEN-ÂGE                      MODERNE                 Photographies 19e-20e

 

OTTOMAN

Cartes de la ville d’Alexandrie et du littoral, Piri Re’is, Kitâb-i bahriyye, 1525 (copie du 17e siècle). © The Walters Art Museum

 

En 1517, les troupes ottomanes saisissent le Caire et l’Égypte devient une province de l’Empire. Alexandrie, très ouverte vers la mer et au commerce maritime, profite de la nouvelle situation géopolitique. N’étant plus une ville frontalière, le danger d’attaques est réduit et les Alexandrins commencent à abandonner la ville médiévale fortifiée pour s’installer sur la péninsule extra-muros, plus près des ports. Au 17e siècle, la nouvelle ville avec ses mosquées, boutiques et wakâlas et fondouks (fondiques) est en pleine construction, décrite par Evliya Çelebi et les voyageurs. Les Ottomans maintiennent la division des deux ports : le port des « mécréants » à l’est et le port pour les musulmans et l’armada impériale à l’ouest. Peu après la conquête, le sultan ottoman y fait construire un nouveau fort et un arsenal. Mais au cours du 18e siècle, Alexandrie subit un déclin et ses ports sont délaissés. Le canal n’étant plus navigable, les bateaux doivent longer la côte pour accéder au Nil, et Rosette devient un port plus important pour le transport des marchandises.

Photographies de la Wakâla Chorbagi (fondique) dans le quartier ottoman, 2022. É. Forestier. © Archives CEAlex

 

Johann Helffrich est à Alexandrie en 1566

« Les fondiques sont des comptoirs avec des logements car les habitants ne permettent pas que les Chrétiens étrangers dispersés dans la ville aient leur habitation. C’est pourquoi chaque nation doit avoir sa maison particulière appelée fondique, dans laquelle le roi de France envoie un ambassadeur ou comme on l’appelle un consul. […] Ces bâtiments sont tous de forme carrée, mais ils sont de grandeurs différentes. […] Ils comprennent deux étages. À l’étage supérieur, il y a beaucoup de petites pièces où séjournent les marchands. À l’étage inférieur, il y a d’autres locaux où ils peuvent entreposer leurs marchandises. Ces fondiques n’ont qu’une porte qui donne sur ladite rue ; un Maure est chargé de la fermer le soir et de l’ouvrir le matin. Le soir, avant de fermer la porte, il frappe, à l’aide d’un marteau, plusieurs coups sur un morceau de fer spécifique qui est fixé sur la porte afin d’avertir les personnes qui se trouvent à l’extérieur de rentrer. De ce fait, personne ne peut rentrer la nuit. »

Piri Re’is décrit les ports en 1517

 

Marin et cartographe turc, Piri Re’is est né vers 1465 à Gallipoli. Il participe à plusieurs expéditions maritimes, qui lui permettent d’acquérir une excellente connaissance de la Méditerranée et de l’art de la navigation. En 1513, il finalise sa première carte du monde, qui représente l’Atlantique au centre, avec les parties adjacentes de l’Europe et de l’Afrique ainsi que le nouveau monde. Piri Re’is affirme qu’il s’est servi de sources orientales et occidentales pour la réaliser.
Vers 1518, en mission en Égypte, il produit plusieurs cartes du littoral alexandrin et des ports importants. Le Kitâb-i Bahriyye (« Livre des choses de la mer ») est achevé en 1521 et réédité en 1526. Cette œuvre originale présente à la fois des cartes des ports de la Méditerranée et des instructions nautiques. En 1547, Piri Re’is est nommé amiral de la flotte ottomane d’Égypte. Après une défaite dans le golfe Persique, il est condamné à mort en 1554 au Caire.

Evliya Çelebi décrit le port Ouest en 1672

 

Evliya Çelebi est né en 1611 à Istanbul. Son vrai nom reste inconnu, Evliya est un pseudonyme et « Çelebi » désigne un savant gentilhomme turc. Issu d’une famille aisée, il reçoit une bonne éducation et est recruté au service de la cour du sultan Murad IV. À partir de 1640, il entame une série de longs périples dans l’empire Ottoman et réunit ses récits de voyage dans un ouvrage en dix volumes, le Seyahatnâme, dont le 10e traite de l’Égypte. Evliya décrit tout ce qui lui paraît remarquable : les villes, les monuments, les forteresses, les gens et leurs coutumes, leurs vêtements et leurs fêtes. Rédigé dans la langue populaire turque de l’époque, son style littéraire est plus vivant que le style d’influence persane utilisé par ses contemporains. En 1672, il arrive en Égypte et visite Alexandrie où il séjourne pendant un mois. Il reste en Égypte jusqu’à sa mort en 1683 et loge dans la citadelle du Caire.

1. « Plan de la ville et des ports d’Alexandrie ». À la fin du 18e siècle, la ville est entièrement concentrée sur l’isthme tandis que l’enceinte médiévale est complètement abandonnée. Aquarelle, [Louis-Jacques Bourgeois], ca 1799, 1/4 000. © SHD

2. « Vue de la vieille Alexandrie ». Dessins de l’explorateur danois Frederick Norden (1708-1742), Travels in Egypt and Nubia, vol. I, pl. VI, Londres, 1757. ©  Bibliothèque de l’IFAO

3. « Vue de la ville et du port neuf d’Alexandrie depuis la tour à poudre jusqu’au Meidan » Dessins de l’explorateur danois Frederick Norden (1708-1742), Travels in Egypt and Nubia, vol. I, pl. V, Londres, 1757. ©  Bibliothèque de l’IFAO

4. « Vue de la ville d’Alexandrie et du port neuf depuis le grand Pharillon jusqu’à la tour à poudre ». Dessins de l’explorateur danois Frederick Norden (1708-1742), Travels in Egypt and Nubia, vol. I, pl. III, Londres, 1757. ©  Bibliothèque de l’IFAO

5. « Vue du port neuf prise du rivage, du côté du sud-est » en 1798. Gravure en taille-douce, Nicolas Conté, dessinateur, Pierre-Gabriel Berthault, graveur, Description de l’Égypte, État moderne, Planches, tome 2, pl. 86. Fonds J.-Y. Empereur. © Archives CEAlex

6. « Vue des terrasses d’une partie de la ville » en 1798. Gravure en taille-douce, Nicolas-Jacques Conté, dessinateur, Pierre-Gabriel Berthault, graveur, Description de l’Égypte, État moderne, Planches, tome 2, pl. 95.2. Fonds J.-Y. Empereur. © Archives CEAlex

7. « Vue d’une rue conduisant au Port Vieux » en 1798.  Gravure en taille-douce, Jean-Constantin Protain, dessinateur, Jean-Baptiste Reville, graveur, Description de l’Égypte, État moderne, Planches, tome 2, pl. 96.1. Fonds J.-Y. Empereur. © Archives CEAlex

8. « Vue du port neuf, prise du cimetière qui le sépare du port vieux » en 1798. Gravure en taille-douce, Nicolas-Jacques Conté, dessinateur, Louis Garreau, graveur, Description de l’Égypte, État moderne, Planches, tome 2, pl. 85. Fonds J.-Y. Empereur. © Archives CEAlex

ANTIQUITÉ                      MOYEN-ÂGE                      MODERNE                 Photographies 19e-20e